QUATRIEME TRAVERSEE DES PYRENEES. VELO SACOCHES. PREMIER TRONCON. DE SAURAT A LUCHON.
QUATRIEME TRAVERSEE DES PYRENEES A VELO-SACOCHES.
PREMIER TRONCON.
ARIEGE ET HAUTE GARONNE.
DE SAURAT (09) A LUCHON (31).
5 ETAPES.
35 ASCENSIONS DE COLS.
PREMIER JOUR.
1ER OCTOBRE 2018.
DE SAURAT (09) A AULUS LES BAINS (09).
EN PASSANT PAR 5 COLS.
LES COLS DE:
MONTAHUT 1115m
PLA DE FARADU 1225m
MONTGRENIE 1212m
LERS 1517m
AGNES 1570m.
Etape de 69 km, de 9h38 et de 2477m de dénivelé.
Je repars seul avec mon vélo, une sacoche de guidon, une sacoche sur le porte bagage et un sac à dos de 35 litres environ. Il est environ 8h15 quand je quitte la maison de mes amis à Saurat en Ariège. Le ciel est couvert, la température fraîche. Je prends aussitôt la route et traverse les villages et hameaux ariégeois de Bédeilhac, Surba, Banat et Gourbit...
A l'entrée du hameau de Gourbit, je prends une route forestière, large, bien roulante qui me permet, après un bon petit effort, de traverser le col de Montahut 1115m sans le voir. Je me rapproche du fil de la crête boisée et dès qu’apparaît une petite piste sur ma gauche, j'abandonne la piste principale et pique vers le haut de la crête, toujours invisible.. Un sentier court et raide me mène assez rapidement sur la partie supérieure de la crête, toujours entièrement boisé, mais bien parcourue par quelques sentiers assez nets. Je traverse dans cet environnement forestier et silencieux (grands arbres élevés, sous-bois propres et dégagés...) le col de Mongrenié 1212 mètres et un peu plus loin le col de Pla de Faradu 1225 mètres.
Je descends alors versant Est en suivant d'abord un sentier assez bien marqué mais étroit pour mon vélo-sacoches car souvent encombré de végétation. C'est un moment délicat avec mon vélo, mes deux sacoches et mon sac à dos mais finalement tout passe correctement. Je tombe alors sur une belle piste forestière, large et roulante, qui me descend sans difficulté vers les villages de la vallée, dans une solitude toujours totale. Dans le village de Glénat j'apprécie une magnifique machine agricole restaurée, bien mise en valeur par les habitants et leurs élus.
Je poursuis ensuite jusqu'à Alliat puis jusqu'à Niaux ou je retrouve le réseau départemental. Le ciel reste couvert et le vent frais, les conditions sont idéales. Je roule alors pendant une bonne douzaine de kilomètres sur le goudron jusqu'à Vicdessos ou je mange, retire de l'argent à un DAB, bois un café... Demi-heure plus tard et je repars.
Le bonheur, quoi!
Dès 708 mètres d'altitude de Vicdessos, je monte en une dizaine de kilomètres bien goudronnés au Port de Lers 1517m battu par un vent frais. Il n'y a absolument personne sur ce beau col ariégeois, ni hostile ni accueillant. Je m'habille rapidement à l'ombre de camions de bestiaux et plonge aussitôt dans la descente.
Je tente ensuite l'ascension d'un col de pâturage, pas loin de la route, mais échoue complètement dans ma tentative. Le terrain étant beaucoup plus compliqué, beaucoup plus rocheux que je ne le pensais...
Je passe quelques secondes dans la superbe cabane de Lers, très ancienne et occupée par un drôle de type ( ni berger, ni touriste, ni montagnard...) qui essaie de me voler l'appareil photo. Je reprends la route, traverse le site de l'étang de Lers et attaque ma dernière montée du jour. C'est la fin de la journée et je pioche un peu pour achever cette ascension. Col d'Agnes 1570m.
Je descends rapidement vers Aulus les Bains, sympathique bourgade que j'atteins vers 18h, plutôt refroidi par un vent frais d'automne. Petit passage à l'épicerie du coin et je trouve mon gite pour les deux nuits à venir...
2ème jour.
Crêtes et cols d'Aulus les Bains.
35 kilomètres
1916 mètres de dénivelé
10h23 mn de vélo
8 cols gravis
Je quitte vers 8h le gite d'Aulus, il fait grand beau, l'air est frais, le moment est magnifique. Je remonte la belle route du Col d'Agnes jusqu'au plateau de Coumebière. Le ciel est d'un bleu magnifique.
Parvenu au fond de ce plateau magnifique, je prends à tort le sentier qui monte raide vers le col. Je pousse, crache et souffre et atteins le col vers 11h. Port de Saleix 1793m. Le paysage est génialement ouvert sur les panoramas alentours. Un vent sympathique et frais balaie l'endroit. Je laisse le vélo et poursuis ma randonnée en suivant le GR10 jusqu'au Port de Bassies 1935 mètres en passant devant l'Etang d'Alate.
J'abandonne alors le GR10 et suis un superbe sentier de montagne qui me permet d'atteindre rapidement le col de las Fouzes 1944 mètres. J'y trouve un magnifique orry qui me permet de m'abriter du vent. Je suis alors une superbe crête herbeuse facile à parcourir. Les vues sur le Pic et refuge et lac de Bassies sont génialement étendus. Je n'ai pas revu ce secteur depuis 1996, j'en suis tout ému.
Je croise seulement 2 randonneurs dans cet environnement génial. Tout le reste de ce moment est dans une solitude géniale et magnifique. J'atteins ainsi le col de Morech 2024m puis plus loin sur la crête le cot de Morech 2145 mètres.
Je fais rapidement demi-tour et reprend la même route qu'à l'aller. Un peu avant le port de Bassies, je stoppe pour un arrêt, sondage et repas, très agréable. Je franchis le port et file vers le Port de Saleix. Je rencontre alors 2 anglais juste avant d'apercevoir 3 lagopèdes qui s'envolent en caquetant.
Le sentier est net mais truffé de très nombreux rochers. Je retrouve le Port de Saleix et prends le GR pour descendre. La descente est facile, magnifique et roulante. Je suis tranquillement le sentier et pique sur la droite pour aller chercher les derniers cols. J'arrive ainsi au Pas de la Portère 1640m avant de découvrir un magnifique cirque herbeux de toute beauté. Quelques chevaux me regardent passer tout étonnés. Je file et trouve, en roulant, le Pas du Roc 1670 mètres. C'est un véritable coupe-gorge avec des pentes calcaires bien peu aimables. heureusement revoici le sentier qui me descend jusqu'à la route départementale. Je suis cuit et heureux mais je ne peux résister au col d'Agnes qui me rappelle. Je remonte donc jusqu'à ce superbe col. Il fait beau et calme quand j'y arrive. Col d'Agnes 1570 mètres. Je descends ensuite rapidement sur Aulus pour faire un petit tour à la seconde épicerie du village, un peu plus accueillante que la première.
3 EME ETAPE.
DE AULUS LES BAINS A AUNAC SEIX.
5 cols.
Je quitte tôt le matin le gite d'Aunac, le gite de "La maison aux Volets Bleus", une adresse à recommander. Je traverse le village et attaque aussitôt la montée. Il fait frais, la montagne est à l'ombre, tout va bien. La route goudronnée me mène au col de Latrape et ses 1119 mètres. L'endroit est silencieux, désert, ensoleillé. Le moment est magique. Je prends une photo et file aussitôt dans la descente puis dans la remontée sur la station de Guzet.
Je remonte jusqu'en haut de la station par des routes goudronnées désertes et accueillantes. J'atteins le col du Tuc des Cristaux 1585 mètres situé sur une première petite crête herbeuse. Le panorama y est déjà très étendu. Je prends alors une piste qui me mène sur la partie supérieure de la station de ski. Voila le col d'Escots 1618m, large et un peu abimé par les remontées mécaniques mais à des vues dégagées de tous cotés.
Me vient alors une idée. Je vais suivre le GR10 pour contourner toute la montagne. C'est un pari un peu risqué avec mes sacoches mais je m'y lance. Au début tout va bien, le parcours est absolument génial et immense de beauté. Je roule rapidement. Mais assez rapidement la piste se transforme en sentier de plus en plus étroit. Avec mes sacoches je commence à m'inquiéter. Je continue à avancer. Soudain un ressaut rocheux descendant me stoppe. J 'hésite puis je continue. Je porte donc le vélo pendant une dizaine de mètres. Rapidement la situation s'améliore rapidement, le sentier redevient accueillant. Le moment est simplement magique.
Je sors alors de la forêt pour retrouver les pâturages et le soleil. Une piste magnifique me mène alors au col de Fitte 1365m. Et un autre parcours rapide et presque horizontal me ramène à la station de ski. Le temps est toujours d'un beau parfait.
Il fait grand beau. Je retrouve donc le soleil et le goudron. La fatigue est là aussi. Je stoppe pour un arrêt repas mérité, en bord de route, en plein soleil, si agréable. Il doit être 14h.
Je reprends la route qui descend. Revoilà Seix, petite ville arigoise. Je pense à tous mes camarades de ma Grande Traversée de 2016... Un nom comme celui-là, cela ne s'oublie pas.
Je fais alors un petit demi-tour pour emprunter une petite route montant à des hameaux. Je pense que c'est un raccourci. Mais en réalité comme je me trompe a plusieurs reprises, et que j'abandonne le sentier balisé, je me retrouve dans un véritable piège de pentes raides, de clôtures, de ronces d'orties, de branches en travers, etc etc. Avec les sacoches c'est vraiment du sport. Je sais le salut par le haut des pentes alors je force, pousse et appuie comme un damné. J'hésite a plusieurs reprises mais finalement j'arrive à percer. Voilà le col de l'Oule 766 mètres.
Je traverse le hameau d'Aunac mais il me faudra fournir une nouvelle bataille de poussage sur un sentier encombré de végétation pour atteindre enfin le gite ou je retrouve Véro.
4 EME ETAPE. 4 OCTOBRE 2018.
DE AUNAC SEIX A SAINT GIRONS.
50,27km
1506 mètres de dénivelé
6 cols gravis
5h du matin. Vero se lève et part travailler. Je reste seul dans le gite vide et noir. Dès que le jour parait, je file. Je traverse Aunac silencieux pour refaire le col de l'Oule 766 mètres. Je trouve un Couret tout près. Je file vers le bas. Et soudain je trouve un magnifique sentier qui monte, je crois, à un col. Très beau parcours mais qui ne mène finalement nulle part, c'est une erreur de ma part. Je redescends, arrive à Seix. Je tourne un peu dans la ville pour trouver ravitaillement et reprends la route.
Je dépasse Sentenac d'Oust et arrive au col Magat 795m. Il fait très beau, c'est très agréable. J'arrive au hameau de la Soumère par des petites routes. Sans hésiter je m'embarque sur une piste roulante qui me mène d'abord au col de l'Artigue 885m puis au col de Plantach 973m.
Revenu au col de l'Artigue, je me lance sur un superbe sentier large et roulant jusqu'au col d'Escots 725m. Et là déception, je m'aperçois qu'il me faut remonter jusqu'au col de l'Artigue. Un paysan du coin me déconseillant le raccourci dans les pentes encombrées de clôtures et de végétations diverses...
Je retrouve la piste et le goudron et monte alors facilement au col de Catchaudégué 893mètres ou épuisé je m'endors sur un banc, au soleil.
Ayant récupéré, je reprends la route et descends facilement jusqu'au village de Alos. Je remonte alors par une petite route bien raide jusqu'au COURET 750 mètres. Là, je commence à être vraiment fatigué. Je reprends la descente et roule gentiment jusqu'à Saint Girons pour passer une nuit au camping des Palettes. Bon camping mais attention les clients fument et refument dans le restaurant!
5ème étape.
5 OCTOBRE 2018.
DE SAINT GIRONS (09) A BAGNERES DE LUCHON (31).
100,57 km.
2937 mètres de dénivelé.
11 cols.
Réveil et départ très matinaux, c'est normal il y a une très longue étape à assurer.
Quand je quitte le camping il fait nuit noire, il doit être 7h30. Le trafic voitures et camions est supportable, je suis bien éclairé. Je traverse Saint Girons et prends aussitôt la route pour Castillon. C'est agréable de rouler la nuit à contre sens de l'essentiel de la circulation. Les kilomètres sont rapidement avalés et quand j'arrive à Castillon, il fait jour. Mon pneu arrière est un peu dégonflé. Je passe par la ville pour pallier à cet inconvénient. Un sympathique garagiste me rend ce service et je repars. Je passe à Audressein mais il est encore trop tôt pour réveiller Geneviève. Je remonte donc toute cette magnifique vallée qui doit me mener jusqu'au Portet d'Aspet. Les villages s'égrènent sous mes pneus : Augiren, Augistrou,...
Je suis content, tout va bien, je roule sans effort, avec beaucoup de plaisir.
Voilà Saint Lary. Je m'arrête à l'épicerie tenue par une charmante épicière et je passe à Portet d'Aspet avant d'attaquer la redoutable montée au col. Effectivement elle l'est toujours. Je force et pioche un peu avec mes sacoches et finalement j'arrive au col en plein soleil sans trop de mal. Col du Portet d'Aspet 1069m.
Au col je discute, fait très rare, avec des motards puis avec une famille à 3 enfants qui a bivouaqué au col. Je file par la montagne. Poussant et roulant sur une piste que je connais bien, je traverse le col d'Hontau 1095m puis j'arrive au magnifique col de la Bène 1206m. Quatre belles vaches apparaissent et disparaissent dans la montagne, c'est un moment de pur bonheur. Je descends par la raide piste du flanc sud que je connais par cœur. Beaucoup moins de boue que d'habitude. Je rencontre le propriétaire des 4 vaches et arrive au Portillon 1108m. De ce point, la route est connue et facile à suivre. Je descends par le goudron jusqu'au Couret 891m puis jusqu'au fond de la vallée.
Je sais alors que m'attend la terrible montée pour le col de Menté. Elle l'est effectivement et je m'arrête deux fois, à bout de souffle, pendant cet effort, long, dur, pénible. Juste au col de la Clin 1246m je casse sans savoir comment, la valve du pneu avant. C'est la crevaison bête et brutale. Je ne peux réparer et je pousse alors mon vélo, en marchant jusqu'au col de Mente 1349 mètres. La famille rencontrée ce matin me vient en aide et m'aide à réparer. C'est très sympa à eux. Après une brève halte, je reprends la route. Les jambes sont un peu lourdes pour cette reprise. J'atteins le col de Lagues 1405mètres, bien connu, en quelques minutes. Je me lance aussitôt sur la magnifique et longue piste forestière qui mène d'abord au col d'Artigascou 1345mètres puis au col d'Artigaux 1382 mètres.
C'est maintenant la géniale et très longue descente jusqu'à Melles. Les vues sur le massif de la Maladetta et de l'Aneto sont spectaculaires. Là encore, je ne rencontre absolument personne dans ces montagnes un peu perdues, un peu à l'écart de tout.
Voici le village de Melles, l'ancienne douane et la route internationale. Je n'hésite pas une seconde et file immédiatement coté espagnol. Le panneau m'indique 11 km pour Bossost. Je vais donc compter un à un ces diables de kilomètres qui pèsent chacun leur tour un peu plus sur mes petites cuisses.
Je longe la Garonne, suis étonné par la conduite respectueuse des chauffeurs de camions espagnols et j'arrive à Bossost, la ville aux cents cafés. Je suis fatigué, je n'ai ni faim, ni soif. Je stoppe à une terrasse. Je bois un coca, sans effet. Je bois alors un grand café, et là, la machine repars. Je paye et reprends mon vélo. Je connais bien cette remontée vers le col. 8 longs kilomètres d'effort m'en séparent. J'attends sagement la délivrance. Il commence à faire tard mais les conditions de circulation et de météorologie sont parfaites. Alors là aussi, je compte les kilomètres et finis par atteindre le sommet. Col du Portillon 1293m. Totalement désert. Je ne vais pas chercher ses satellites et plonge dans la descente.
Luchon 18h45. Fin de ma traversée.