QUATRIEME TRAVERSEE DES PYRENÉES. VELO. SACOCHES. PREMIER TRONCON (VARIANTE).
QUATRIEME TRAVERSEE DES PYRENEES A VELO-SACOCHES.
VARIANTE DU PREMIER TRONCON.
ARIEGE ET HAUTE GARONNE.
DE SAURAT (09) A BOSSOST (ESP).
4 ETAPES.
12 ASCENSIONS DE COLS.
AVRIL 2019
PREMIERE ETAPE.
DE SAURAT A MERENS.
ARIEGE
4 cols
1er avril 2019
Je quitte Saurat la maison de mes amis vers 8h30. Tout va bien le ciel est juste assez couvert, pas de pluie à ce moment là. J'accroche mes 4 sacoches, je mets mon petit sac à dos et je plonge vers le bas de la vallée. Je quitte rapidement Saurat et descend jusqu'à Surba ou je prends la direction de Rabat en suivant une petite route goudronnée qui remonte cette vallée agricole. Les kilomètres se suivent et sont assez pénibles à remonter avec ces sacoches. J'atteins tout de même rapidement le COL DE LA BORDE 905 METRES. Petit col de bord de route peu marqué et pas très beau.
Je redescends aussitôt et file à grands coups de pédale jusqu'à Tarascon ou un cirque en bord de route est installé. Je traverse la ville sans m'y arrêter et suis la petite route goudronnée qui remonte la vallée de l'Ariège jusqu'à Ussat. Là un joli petit poussage m'est juste nécessaire pour atteindre le COL DE PAUL 515 METRES. Quelques minutes plus tard, je traverse le village de Ornolac, calme et tranquille. Mais je suis aussi obligé de retrouver la grande route nationale qui file vers l'Andorre. J'essaie de l'éviter en suivant une piste parallèle à cette grande route. Tout va bien sauf que cette piste s'arrête brutalement. Je suis alors obligé de traverser la voie ferrée avec mon vélo. Mais mes difficultés ne sont pas terminées car je me heurte maintenant aux barrières de sécurité de la route nationale qui s'est transformée en Quatre Voies. Bigre ! Cela m'impose donc de méchantes acrobaties pour franchir ces barrières hostiles. Heureusement le trafic n'est pas trop dense et je me retrouve rapidement à rouler dans le bon sens. A Bouan, je trouve une méchante piste cyclable presque roulante qui me mène jusqu'à Les Cabannes ou j'attaque aussitôt ma seconde montée de la journée. C'est la route de la station de Beille, peu fréquentée mais montant déjà raide. Je pioche et arrive au PAS DU LIEVRE 725 METRES. Petit col sans grand intérêt. Je redescends aussitôt et stoppe au centre de Les Cabanes pour la pause de midi.
Je reprends la grande route pour traverser assez vite la fameuse commune de Luzenac.
Je roule maintenant sur la grande route peu aménagée pour les cyclistes. Heureusement le trafic est modeste. Dès que je peux je prends une petite route qui me permet de rouler plus tranquille. J'atteins ainsi les villages de puis de et enfin me voilà à Ax les Thermes.
Je passe à l'office du tourisme et dans un bar pour y régler quelques affaires et reprends rapidement la route. Le temps se couvre. Je roule sur cette route nationale à nouveau très fréquentée. Les cuisses sont un peu dures pour cette reprise.
Peu à peu, au fil des coups de pédale, la forme revient et je progresse sur cette RN20 fréquentée par camions et voitures. Pas un seul vélo n'y est visible. Heureusement, j'ai de la place sur les bas cotés pour rouler. Je remonte cette vallée sombre et étroite. Je stoppe au niveau d'une étrange construction en béton, abandonnée. Après quelques hésitations je laisse mon vélo près d'une maison privée et vais gravir le dernier col de la journée. COL DES ESCALLES 995 METRES gravi dans un terrain hostile et lui aussi abandonné par l'homme. Je retrouve mon vélo en suivant la ligne à haute tension et la ligne ferroviaire. Puis je reprends la route pour atteindre le village de Merens. Bien évidemment le gite est en haut du village. J'arrive siphonné et rincé par ce dernier effort. Repas en gestion libre et nuit agitée dans ce grand gite propre et accueillant.
DEUXIÈME ETAPE
DE MERENS A SEO DE URGEL
TRAVERSÉE INTÉGRALE DE LA PRICIPAUTE D'ANDORRE
2 COLS
Temps froid couvert et humide. La mauvaise nuit est vite oubliée et je repars vers le haut. Je retrouve la N20, toujours aussi encombrée. J'avale lentement les kilomètres. Je ne sais pas encore quel sera mon itinéraire. Je verrai en fonction de ma forme. L'Envalira me fait un peu peur. Virages, je dépasse l'Hospitalet. Je laisse le tunnel pour le Puymorens. La circulation reste dense et j'ai peu de place pour rouler. Je laisse la route pour le Puymorens et attaque franchement la montée vers l'Andorre.
Il ne pleut pas, la température baisse nettement. Je dépasse la douane située assez loin de la frontière. Le trafic automobile est toujours aussi dense. J'attends vers midi le premier col de la journée le PAS DE LA CASA 2087 mètres.
Je suis frigorifié et mouillé, de l'intérieur et de l'extérieur. Je vais me renseigner à l'OT ou je suis fort bien reçu. Le moral remonte. Je vais me réfugier ensuite dans un espace public chauffé. Endroit idéal pour manger. Puis je repars.
Au dessus du Pas, j'ai 6 virages serrés à affronter. Ce que je fais tranquillement sans forcer ni piocher. Le temps se couvre de plus en plus. Je ne renonce pas et insiste jusque ce qu'il faut. Voici surgissant des brumes, le PORT D'ENVALIRA et ses 2408 mètres.
Je n'y vois goutte, brouillard et nuages sont partout. Il se met à neiger. Vite un grand café dans le bistrot du col et après quelques minutes je plonge dans la descente coté Andorre. Très rapidement, le temps se dégrade fortement et il se met à neiger faiblement puis à pleuvoir fortement. Je pédale de plus en plus pour perdre de l'altitude mais le froid me poursuit encore plus vite que je dscends. L'eau et le froid me remontent partout. Des chaussettes aux coudes et aux épaules, le bonhomme est trempé et la température corporelle continue à baisser rapidement. Le grésil qui tombe m'empêche même de relever la tête. Je continue à descendre. Peu de voitures me croisent. Je traverse Soldeu puis Canillo, toujours aussi trempé, toujours aussi frigorifié.
Andorre est un pays en chantier! Les aménagements de voirie sont nombreux et colossaux. Je traverse Encamp alors que la pluie cesse, aussitôt remplacée par le soleil. Cela devient beaucoup plus agréable. Les véhicules de tout poil sont sympa avec moi. J'arrive à Andorre la Vielle que je traverse intégralement par des petites rues. A vélo c'est amusant et facile.
L'agglomération est longue mais à vélo et en descente c'est sans problème que je la traverse intégralement. Voici la douane Andorre Espagne. Je repars rapidement mes attaches de chaussures et continue ma progression. Le temps est franchement beau. Tout va bien. J'arrive à Ses de Urgel. L'OT me propose un hôtel, parfait.
TROISIEME ETAPE
DE SEO DE URGEL A SORT
6 COLS
53 km
Malgré la bonne nuit, le réveil est laborieux. La journée sera pénible, froide et difficile.
Je quitte la ville de Seo mais je vais me perdre aussitôt dans le village à coté. Pas grave, une dame me ramène à la route nationale qui m'intéresse. Le ciel est de plus en plus bouché, mes jambes restent étonnamment lourdes. En passant, je vais gravir le sympathique COLL DE TERRASSA 724 METRES au cœur d'une zone commerciale. Puis je reprends la route nationale.
Quelques kilomètres de plat et je prends à droite la route vers Sort. Elle monte dans la montagne avec une pente de 4 ou 5 % et une circulation tombée proche du zéro. C'est un long parcours un peu pénible un peu difficile et qui au fond me plait beaucoup. Il ne pleut pas mais les conditions météo se dégradent inexorablement.
Je repasse Avellanet, seul village de toute cette montée. Un chien hargneux me semble etre le seul etre vivant dans cet endroit. Je continue à monter et après une série de grands virages j'atteins le COL DE ROC PICO 1566 METRES. Il pleut et fait de plus en plus froid. Profitant d'un énorme bâtiment laid en bord de route je fais un point sur ma situation. Malgré l'hostilité apparente de l'endroit, je gravis en poussant puis en marchant le COL DEL LLAC 1695 METRES bien caché dans la foret. Quelques petits kilomètres de plus et j'arrive au PORT DEL CANTO 1718 METRES puis tout prêt au COLL DE PRATPRIMER 1715 METRES bien accessible par une piste terreuse et roulante. Il pleut et l'humidité me remonte le long du corps
Revenu au Port, je plonge coté Ouest. Comme la veille, c'est le froid et la pluie qui m'y attendent. La descente est aussitôt pénible. Mais dans un virage, o miracle, en bord de route, voila un bar. Dehors il neige. Je m'engouffre dans ce petit bar. Le patron, seul, m'accueille très gentiment. Je me réchauffe un long moment devant le poêle puis achève la longue descente frigorifiante vers SORT. En passant je traverse le COLL DE SAN JOAN 1274 METRES et j'arrive à l'hôtel que m'a indiqué le patron du bar du col.
C'est un bel hôtel. Je me précipite dans la chambre puis dans la baignoire. Le repas plus tard est vraiment gargantuesque.
QUATRIEME ETAPE
DE SORT A BOSSOST
1 COL
93,45 kilomètres
Ce matin, surprises, le moral et la forme sont revenus. Il fait tres frais mais le ciel est entièrement dégagé. Je traverse rapidement Sort et Rialp. Autant hier le coup de pédale était lourd et pénible autant ce matin il est facile et léger. Je progresse rapidement dans ce fond de vallée, aujourd'hui pas de col à pousser, seule une longue route goudronnée est devant moi.
Je dépasse les gros villages de Llavorsi, Escalo. Je surveille ma progression qui me semble étonnamment rapide et bonne. Voici la Guingueta d'Aneou ou je suis passé pendant ma première traversée des Pyrénées. Au niveau d'Esterri d'Aneu je stoppe en bord de route pour un repas reconstituant. Beau temps , bonne forme, tout va bien. La route maintenant se met à monter doucement. Cela me rassure car je sais qu'il faut que j'atteigne les 2000 mètres.
Je dépasse le hameau de la Bonaiga et attaque la longue série de virages avant le col. La route est large, déserte et la pente reste faible. Je progresse bien même si la fin comme toujours me semble bien longue. Ce n'est jamais le dernier virage, il y en a toujours un après. Beau moment de vélo agréable et physique. Tout autour de moi tout enneigé. Finalement après un dernier ruk voici le superbe PORT DE LA BONAIGUA 2078 METRES.
Au col, un restaurant. Je rentre et me repose et me restaure. Le patron qui est un cycliste est bien sympa.
Il me reste alors qu' a me jeter dans une magnifique descente de 40 kilomètres a travers ce haut val d'Aran. Moment superbe facile et tellement beau.
Je traverse tous ces beaux villages aranais dont Vielha est le plus important. Voici Bossost terme de ces 4 jours de bonheur en vélo solo. Véro est là et m'économise une dernière remontée du Portillon mais quoi ne me faisait plus peur.
Luchon le 18 avril 2019