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Textes et photos de Serge Capdessus

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA HAUTE GARONNE

14 Octobre 2019 , Rédigé par Serge 3364

Recit et photos de deux jours consécutifs

à vélo en Haute Garonne. 

Le premier.

Journée de montagne de piste et de cols au départ de Bagnères de Luchon. 

130 km

Le second

Journée de collines de goudron et de vent de Luchon jusqu'à Le Cabanial.

199 km

PREMIER JOUR.

DEPUIS BAGNERES DE LUCHON, BOUCLE EN ESPAGNE DANS LES MONTAGNES AU DESSUS DE VIELHA.

Vers  8 h du matin, je quitte Bagneres de Luchon et attaque aussitôt la montée vers le col du Portillon. Dix kilomètres de montée raide et soutenue m'attendent de pied ferme. La route est belle, je la connais parfaitement et avec les jambes du matin elle ne m'oppose qu'une résistance acceptable. En une heure et vingt minutes me voilà au col, mon premier col de la journée. C'est la 42ème ascension de ce col, rude et beau. COL DU PORTILLON 1293 METRES. 31.

COL DU PORTILLON

COL DU PORTILLON

Je passe ensuite bien évidemment au COL DE L'ARTIGUETTE 1334 METRES. HU. ESP,  après un petit parcours sur piste montante. Là aussi je connais cet itinéraire vraiment par cœur, pas de surprise. 

Je plonge aussitôt dans la descente, atteins sans difficultés Bossost et entame la montée vers Vielha.  Le parcours est bien agréable car j'ai vraiment la place de rouler, soit parce qu'il a une bonne bande cyclable soit parce que les automobilistes me doublent correctement. Comme si l’imbécillité de certains s'était arrêtée à la frontière...

COL DE L'ARTIGUETTE

COL DE L'ARTIGUETTE

J'arrive à Vielha, en Espagne, que je contourne par sa déviation EST et je me lance aussitôt vers la montée pour Baqueira. Je dépasse ainsi tous ces beaux villages espagnols, bien rénovés et accueillants. A Salardu je quitte la route principale pour prendre une petite route qui prend rapidement de l'altitude. La route est impeccablement goudronnée et me permet d'atteindre en bon état, le village de Baguergue. 1400 m. Je mange quelques bricoles sucrées, le ciel est gentiment couvert, tout va bien.

ARRIVEE A SALARDU

ARRIVEE A SALARDU

Au dessus du village la route reste bien goudronnée et continue à grimper. C'est une belle piste bien roulante qui me donne accès à un vaste cirque de montagnes élevées. La piste est très agréable à parcourir et je progresse beaucoup plus rapidement que je  ne le pensais.  Devant la dernière ferme du village un jeune chien se précipite vers moi. Il est joyeux, semble ravi de faire ma connaissance... Il ne me quittera pas de presque toute la journée.

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE
DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE
PISTE QUI MONTE AU COL DE VARRADOS

PISTE QUI MONTE AU COL DE VARRADOS

Le ciel est maintenant bien dégagé, le temps vire au grand beau. Je continue à progresser sur cette piste étonnamment régulière et facile à parcourir. Je suis d'ailleurs étonné de prendre de l'altitude aussi aisément.

PAYSAGE

PAYSAGE

Au niveau de la cabane de Moredo, je descends aisément au CORET DE MOREDO 1847 METRES, placé juste à quelques mètres en contrebas de la piste. Je  continue ensuite  ma progression en reprenant la piste qui continue à monter régulièrement. Le chien me suit toujours. A ma grande surprise, le col que j'envisageais en suivant n'est pas en haut d'une crête plus ou moins aimable mais exactement au-dessous de la route, au bout d'un parcours herbeux facile et magnifique. Ça c'est vraiment une belle surprise. Voici le CORET DE PLAN DE LANA 1877 METRES.

CABANE DE MOREDO

CABANE DE MOREDO

Je reprends alors la piste et gravi les derniers centaines de mètres sous un ciel impeccablement bleu. Les paysages qui m'entourent sont immenses et grandioses. Et j'arrive à ce col magnifique, seul avec mon ami du jour le chien qui m'a si gentiment suivi depuis Baguergue. CORET DE VARRADOS 2051 METRES.

COL DE VARRADOS 2050 METRES

COL DE VARRADOS 2050 METRES

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE
CORET DE VARRADOS 2050 metres

CORET DE VARRADOS 2050 metres

CORET DE PLAN DE LANA 1877 METRES

CORET DE PLAN DE LANA 1877 METRES

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE
DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

Il ne me reste alors qu'à basculer coté Nord en suivant cette magnifique piste peut être un peu plus abîmée sur ce versant. Mon ami le chien court toujours aussi gaiement à mes cotés. La descente est absolument géniale, longue et extrêmement agréable. Quand je retrouve le goudron , je confie mon jeune ami à un couple d'espagnols qui le ramèneront chez lui. 

La descente se poursuit jusqu'au fond de la vallée. Des kilomètres et des kilomètres de descente gagnée, c'est tout à fait sympathique. 

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

J'arrive au niveau du village d'Arros et je reprends aussitot la route principale. Ayant déjà dépassé Vielha c'est Bossost mon point de mire. La route est aussi agréable à parcourir que ce matin à la montée. Quand j'arrive au pied du Portillon je préfère passer par le bas, par Saint Béat. C'est un parcours beaucoup plus long que le franchissement du Portillon mais c'est surtout une  façon à rouler un peu après l'effort fourni à gravir ce superbe col de Varrados. Je dépasse Bossost, arrive à Saint Béat, traverse Marignac et remonte gaiement jusqu'à Luchon avec en point final,  130 km et  5 cols dans ma sacoche. J'arrive à destination vers 19h.

DEUXIEME JOURNEE 

DE BAGNERES DE LUCHON A LE CABANAIL PAR LA ROUTE. 

199 KM

3 COLS 

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

Le lendemain à peu près à la même heure, je reprends mon vélo équipé de la même sacoche de selle, je le tourne vers la plaine, l'enfourche et file aussitôt à grands coups de pédale vers le Nord.

Le parcours est évident et facile sur cette route et cet itinéraire descendant que je connais par cœur. Je dépasse Cierp Gaud, Fronsac et monte au COL DES ARES 797 METRES. 31. Tout va bien, ce sont des montagnes que je connais, que j'apprécie beaucoup. Je  plonge aussitôt dans la descente passe logiquement au COL DE BECH 715 METRES. 31 puis un peu plus loin au COL DE BURET 599 METRES. 31. .Je file vers Aspet. Le  parcours est simple et facile mais se révèle nettement plus lent que je ne le pensais. 

COL DE BURET

COL DE BURET

Alors qu'à partir de Aspet j'espérais me retrouver sur une route  roulante, je me heurte à un vaste secteur de collines et de remontées casse-jambes sur lequel il est bien difficile de tenir un bon rythme. Il  fait très beau et malgré cet inconvénient imprévu, je continue pédaler furieusement vers mon objectif encore très éloigné.

Un peu avant d'arriver à Saint Gaudens, je suis arrêté par une haute ligne de collines peu aimables. J'abandonne alors  ma route prévue et prends le choix de filer par l'Est en suivant une petite route qui me permet de me rapprocher fortement de la Garonne, ce grand fleuve qui fait la fierté de tous les Aquitains. 

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

Il me faut maintenant retrouver l'itinéraire cyclable du bord de Garonne pour enchaîner kilomètres et kilomètres. Il fait de plus en plus beau et la journée si différente de la veille en reste pas moins fort agréable à vivre. Je traverse Pointis Inard, traverse la Garonne et retrouve à Labarthe Isnard l'itinéraire cyclable recherché depuis quelques kilomètres.

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

Je dépasse Lestelle de Saint Martory et Saint Martory. L'itinéraire est calme et très plaisant mais lâche de temps en temps quelques méchantes petites remontées sur des bosses sans intérêt. Je continue à longer la Garonne pour arriver à Cazères. Le moment est vraiment magnifique. Il est 13h, je me tanque  au bord de l'eau, juste en dessous de l'église fortifiée du centre du village. Le repas est bien apprécié dans cette ambiance apaisante grâce à laquelle tous les muscles de mon corps peuvent se refaire une petite santé. 

LA PETITE VILLE DE CAZERES

LA PETITE VILLE DE CAZERES

Je reprends ma route et sur une longue partie plate, de plaine alluviale, je remonte un vaste secteur complètement inconnu pour moi. Je longe ainsi un canal étonnant jusqu'à une usine électrique. Je traverse Saint Julien, Salles et Carbonne. Pour le moment tout va bien je me vois bien progresser comme prévu mais je ne sais encore comment vais je faire pour traverser l'agglomération de Toulouse. Je roule, roule, vraiment heureux d'être là. 

Je ne m'en aperçois pas aussitôt mais je perds, je ne sais ou, la voie cyclable de la Garonne. 

Les difficultés commencent. Je suis alors des petites routes en me fiant aux panneaux routiers. J'arrive à Longages. 14h 58. J'hésite et je merdoie. Je regarde mes cartes et décide alors de traverser Noé pour suivre un GR, balisé en rouge et blanc. Funeste idée, le GR en question m’entraîne rapidement sur une piste qui me fait pousser le vélo! Pour avancer, on a déjà fait mieux. J'abandonne alors mon idée de passer par Toulouse, je vais  traverser le Lauragais.

Je vais en baver, c'est certain.

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

Je laisse tomber mon idée de suivre le GR et par une méchante petite route, je franchis la première ligne de collines qui me font face. Évitant Montaut, j'emprunte la RD 622 qui me mène assez rapidement à Saint Sulpice sur Lèze. Ça va, les conditions restent bonnes, j'avance bien. Dix kilomètres plus loin je suis déjà à Lagrace-Dieu. Il est 16h15. Avec un nom comme celui là , je peux qu’être optimiste. Alors que le relief commence a se marquer de plus en plus, j'atteins Auterive. 16h15.

A ma grande surprise dans le centre de ce gros bourg de 9 000 habitants, un seul bar PMU, crade et fréquenté par une clientèle étonnante. On me regarde comme un extra terrestre  avec mon casque et mon cuissard.

LA PISTE A SUIVRE APRES NOE

LA PISTE A SUIVRE APRES NOE

J'y fais tout de même une bonne pause qui me permet de passer mes voyants du jaune  clignotant au vert.... Google me confirme qu'il me reste encore 50 km. 16h42 je repars. Un homme sur le trottoir m’indique gentiment que je n'ai pas à espérer avoir du plat devant moi mais seulement des montées et des descentes. Il aura bien raison.

Jusqu’à Nailloux en effet ce ne sont que belles descentes et rudes montées qui se succèdent à un rythme effrené, surtout qu'un vent soufflant en fortes rafales m’oblige à fournir un effort soutenu pour avancer. Heureusement peu de circulation automobile, mais avec ce vent de face, je pioche durement. 

Nailloux 18h11. Je souffre avec ce vent de plus en plus violent. Mais je ne ralentis pas ma progression. Je traverse Gardouch, passe sur l'autoroute et pousse jusqu’à Villefranche. Dans un virage, certaines rafales de vent essaient même de m'envoyer dans le fossé... A l'entrée de Villefranche, des coups de Klaxon ! C'est Vero qui me rattrape. Je m'assieds dans sa voiture pour oublier le vent pendant deux minutes. J'engloutis tout ce que je peux (une plaque de chocolat? de la pâte de fruit, des biscuits... ) et je repars. 
 

DEUX JOURS CONSECUTIFS DE VELO DANS LES MONTAGNES ET LES COLLINES DE LA  HAUTE GARONNE

C'est maintenant la course contre la nuit qui commence. 

A partir de Villefranche je suis une petite route locale peu fréquentée. Tant mieux, le nuit tombe, j'allume mes lampes. 

Et toujours le vent, de face, et ces collines qui se suivent et se ressemblent. Ma halte de Villefranche m'a fait du bien, je pédale maintenant de bon cœur. Je traverse Vallègue. J'attends impatiemment le passage au village de Le Vaux car le reste de l’itinéraire je le connais. 

Un dernier ruisseau à traverser, une dernière montée et j'arrive prés de le Vaux. Je  profite d'un abri bus éclairé pour faire une dernière halte. Il me reste encore 12 km. La nuit est noire. Apres une portion de D622  très fréquentée je retrouve le calme de la nuit lauragaise. Le vent est maintenant tombé. Seul un gros camion me croise doucement. Je compte les kilomètres, un à un. Je franchis l'Olivert sans le voir et remonte absolument seul vers la crête de la colline que je sais être la dernière. Je passe juste en contrebas du village de Saint Julia. Je pense bien sur à Julia, celle que je connais le mieux, à mes enfants. Que diraient-ils s'ils me voyaient dans une telle aventure ? En tous cas, pour eux, il faut qu'il ne m'arrive rien de fâcheux.

Voici la D2, étroite et fréquentée. Je parcours cette portion avec la dernière énergie puis enfin je bifurque à droite pour descendre pendant 2 ou 3 kilomètres. La nuit est totale je ne vois que le halo de ma lampe qui m’éclaire la route. 

20h25, c'et le panneau de l’entrée du village, je le photographie. Je traverse le bourg, descends encore  et pose le pied à terre devant la maison

20h34. C'est terminé. J’éclaire mon compteur, il indique 199 kilomètres. 

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