MON VOYAGE A VELO SACOCHES DE SEPTEMBRE 2022. DE PARIS A MONTREJEAU. 2.

17 Octobre 2022 , Rédigé par Serge 3364

DEUXIEME PARTIE.

12EME ETAPE.

DIMANCHE 25 SEPTEMBRE 2022.

DE ONET LE CHATEAU (AVEYRON) A ALBI (TARN).

DE CHEZ MARIE ET HERVE A L'ACCUEIL PELERIN.

ETAPE DE 80 KILOMETRES.

TOTAL DE 1101 KILOMETRES DEPUIS PARIS.

MON VOYAGE A VELO SACOCHES DE SEPTEMBRE 2022. DE PARIS A MONTREJEAU. 2.

Bien remis en selle par cet accueil familial et chaleureux, je reprends facilement la route en ce dimanche matin. Il fait frais et le ciel est gris mais il ne pleut pas, ce qui est vraiment l'essentiel pour le cycliste... Je quitte Onet le Château et dès le premier carrefour, comme de bien entendu, je me perds dans ce dédale de petites routes sans la moindre indication... Il serait utile que le département de l'Aveyron fasse des frais et achète rapidement quelques panneaux routiers...

Je retrouve rapidement la bonne direction et file alors vers Rodez alors que les routes restent étonnamment désertes et calmes.

Je roule alors sur des routes larges et bien asphaltées et je me crois sorti des ronces puisque je pense avoir quitté l'agglomération de Rodez mais en réalité, il n'en sera rien... Car très vite, je me retrouve sur un axe routier de plus en plus fréquenté, de plus en plus dangereux pour le petit cycliste que je suis... Je continue à rouler tout de même et je me vois rapidement contraint d'improviser un demi-tour hasardeux sinon je risquais de me retrouver bel et bien sur la voie rapide...

Quelques hésitations encore sur plusieurs carrefours pour essayer d'y comprendre quelque chose et je trouve enfin la N2088, un peu par hasard: Axe toujours aussi chargé mais bien autorisé aux vélos...

Je roule bien, j'ai un bas-côté suffisant pour rouler en toute sécurité et j'arrive à Barraqueville, petite ville déjà traversée à plusieurs reprises, alors que le ciel s'assombrit fortement. Je pense aller vers la pluie. Je me couvre au maximum, utiisant la veste de Pierre Louis...

A la sortie de la ville, j'ai à nouveau, un peu de mal à trouver l'ancienne route nationale maintenant déclassée, les panneaux directionnels ayant été effacés. Mais au bout de quelques centaines de mètres, tout va bien et je peux rouler tranquillement sur cette route totalement déserte, dans cette campagne aveyronnaise, fort accueillante pour les rouleurs à deux roues... J'y rencontre alors par hasard un cycliste avec lequel j'échange quelque propos sympathiques. Il est plus âgé que moi, beaucoup plus malade car souffrant de plusieurs pathologies sévères, mais il continue de rouler régulièrement avec son vélo...

Vers 11h, alors que je commence à piocher, la faim commence à montrer ses crocs, je stoppe dans un bar de village et à nouveau, j'ai un échange avec deux paysans du coin. Nous parlons gentiment de l'agriculture actuelle et de ses exigences modernes... C'est une conversation détendue sans excès ni gémissements, un vrai échange spontané et sincère avec des personnes que je ne reverrai jamais.

L'homme à vélo

Bar à échanges

La route est maintenant large et totalement déserte... Je traverse Tanus et le Pas d'Albi. Loin de l'autoroute, cet itinéraire est agréable à parcourir. Alors que je me rapproche d'un échangeur, petite mauvaise surprise, crevaison à l'arrière! Le seul incident mécanique depuis mon départ de Paris. Pas de panique, je roule quelques centaines de mètres et m'installe pour une réparation sur un parking calme et ensoleillé...

Pendant cette pause laborieuse et étonnamment rapide, s'approche de moi, un automobiliste qui s'est arrêté lui aussi pour une pause. Nous échangeons gentiment sur nos parcours respectifs. Ce monsieur m'offre de l'eau, je le prends en photo mais oublie son prénom...

Quelques kilomètres de plus et j'arrive à Carmaux, le pays de mon amie Nadine et de Jean Jaurès. Je mange sur un petit parking pas vraiment moche et je repars. Je traverse ainsi un pays de mines et de mineurs si j'en crois les noms des villes: Blaye les Mines puis Cagnac les Mines...

CREVAISON

REPAS

VOIE RAPIDE SUR LA FIN

Sur la fin de mon trajet, ma route départementale se fond à nouveau avec l'autoroute pour devenir une voie rapide. J'hésite puis je l'emprunte pendant quelques kilomètres. La circulation automobile y est logiquement rapide, dense et bruyante mais j'ai de la place pour rouler en sécurité. A condition bien évidemment qu'aucun poids lourd ne s'amuse à rouler sur ma partie de chaussée.

Voilà Albi. Je quitte dès le premier carrefour, cet axe agité avant qu'il ne devienne grande rocade et je file dans la ville en traversant un vaste chantier routier. J'atteins le centre-ville historique. Il est 15h45.

Je prends contact avec l'accueil pèlerin à quelques centaines de mètres de là. J'y suis très gentiment accueilli et je retourne à la cathédrale pour une visite complète. La messe qui suit est elle aussi, grandiose... Et la nuit tombée je vais m'encanailler dans les restaurants agités du centre pour un repas tout simple et tout chaud.

ALBI

RENCONTRE PAR HASARD

LA CATHEDRALE

MON APPARTEMENT POUR UNE NUIT

13EME ETAPE.

LUNDI 26 SEPTEMBRE 2022.

DE ALBI (TARN) A TOULOUSE (HAUTE GARONNE).

DE L'ACCUEIL PELERIN A CHEZ PIERRE LOUIS.

ETAPE DE 99 KILOMETRES.

TOTAL DE 1200 KILOMETRES DEPUIS PARIS.

Je traverse au matin toute la ville d'Albi. Je quitte tranquillement cette ville attachante, les lycéens rentrent en cours, les automobilistes vont travailler et moi je roule à mon train, sur des petites routes de campagne à travers un relief gentiment vallonné.

A Graulhet, j'y fais dans le centre-ville, une nouvelle rencontre magnifique avec un homme prénommé Khaled sur la terrasse d'un bar associatif, et je reprends ma route vers Toulouse...

Je sors ainsi sans difficulté de Graulhet et file plein sud par de toutes petites routes jusqu'au col de Canguilan 362 mètres. C'est un modeste petit col tranquille dans un environnement rural... Là aussi, malgré Iphigénie ma douce fée, j'ai un peu de mal à trouver mon chemin dans ces petites routes sans pancarte mais des paysans me renseignent et je peux reprendre ma route dans ces collines désertes et roulantes.

Je roule ainsi jusqu'à Briatexte, bourgade endormie, j'y mange mon repas de midi et repars... Je retrouve alors la grande route départementale, reliant Graulhet à Toulouse mais étonnamment, peu fréquentée...

A Giroussens, je file sur les rives de l'Agout pour un paysage toujours aussi calme. La grande ville de Toulouse semble encore bien loin... En franchissant un petit pont très pittoresque, je me retrouve dans Saint Sulpice la Pointe, une autre petite ville dont j'ai un peu de mal à sortir car j'ai peur que les panneaux m'expédient à nouveau ou sur l'autoroute ou sur une voie rapide...

J'emprunte alors la large route départementale qui longe l'autoroute... Je commence à piocher un peu, la fatigue pèse sur mes cuisses mais je ne voudrais pas m'arrêter avant d'être rentré dans le km -20. Je m'arrête tout de même devant une boulangerie et une brave dame me réponds "Ouh je préfère vous dire que vous avez encore 20 kilomètres à faire, comme cela vous ne serez pas déçu!" Ce n'est pas ce que j'attendais et me voulà encore repartii !

Je traverse Garidech, reste sur la RD888 sur laquelle j'avance rapidement. Soudain une zone commerciale tombée du ciel me tend ses petits bras musclés. Je suppose alors que je suis enfin dans les moins 20 et sans vérifier, je stoppe pour une longue pause.

Bien ragaillardi par cet arrêt et tout ce que j'ai bu et mangé, je reprends mon engin à sacoches. Me voilà entrant dans l'agglomération Toulousaine.

Ici pas de voie rapide piégeuse, voici Saint Jean, l'Union et le pont sur la Rocade de Toulouse.

Dans cette grande ville que je connais un peu, je me dirige à l'instinct, au jugé. De temps en temps, je roule sur les trottoirs, je prends aussi quelques petites rues en sens interdit mais en général j'emprunte des secteurs cyclables....Je progresse sans carte, à l'orientation spontanée et voilà la grande gare Matabiau que je connais depuis fort longtemps... Le parvis a bien changé depuis mon dernier passage, quelques photos et je repars.

Je roule, cherche un peu et trouve rapidement l'avenue de la Colonne... Ça y est, je suis arrivé. Pierre Louis m'accueille très bien dans son bel appartement. Merci à lui.

14EME ETAPE.

MARDI 27 SEPTEMBRE 2022.

DE TOULOUSE (HAUTE GARONNE) A MONTREJEAU (HAUTE GARONNE).

DE CHEZ PIERRE LOUIS A L'ECOLE ELEMENTAIRE DE MONTREJEAU.

ETAPE DE 119 KILOMETRES.

TOTAL DE 1319 KILOMETRES DEPUIS PARIS.

Départ matinal. Mon hôte, étudiant sérieux s'il en est, a des cours de bonne heure, ce qui me convient parfaitement.

Je me retrouve à rouler dans Toulouse, grande ville, étonnamment calme. Je me crois encore en pleine nuit et il est que 7h30 du matin. Tant mieux, ce calme me convient parfaitement. Je décide à ce moment-là de faire la tournée de mes sites personnels et emblématiques: Allés Jean Jaurès, place Wilson, place du Capitole, rue Gabriel Péri, rue Tivoli, Grand Rond, cathédrale Saint Etienne... Circuit ambitieux mais à vélo et à cette heure là, tout passe sans probleme, j'en suis ravi.

Je franchis le pont Neuf sur la Garonne et vais suivre alors un axe rectiligne et sans piège qui va me permettre de sortir de cette grande agglomération sans risques ni dommages. Les embouteillages de voiture sont interminables mais ne me concernent pas car ils sont dans le sens inverse de ma circulation... Pauvres automobilistes qui ne connaissent pas le bonheur du voyage à vélo.

Et me voilà à rouler sur la D632 qui se transforme tout doucement en petite route de campagne. C'est parfait... J'évite ainsi toutes grandes routes, tout axe dangereux et toute agglomération d'importance. Le terrain reste plat et roulant et je peux enchainer les kilomètres sans trop d'efforts.

A 10h je fais une petite pause dans une boulangerie de bord de route et je passe à 11h30 à Saint Elix le Chateau avec sa belle église. Tout va bien, le ciel est nuageux mais pas de précipitation pour gêner cette dernière matinée.

A Cazeres, je stoppe au bord de la Garonne pour manger alors que tombent quelques gouttes. Voici Palaminy et son étonnant château... Je retrouve la N117, axe emblématique que je ne vais plus quitter jusqu'au bout.

Je dépasse Saint Martory et à partir de Beauchalot, je me cogne la terrible ligne droite de 11 kilomètres qui mène à Saint Gaudens. Je commence vraiment à piocher dans cette partie de route qui me semble interminable, comptant un à un ces kilomètres qui défilent si lentement.

Voici Saint Gaudens et son abbatiale. Je n'ai pas le temps de la visiter, c'est bien dommage. Les derniers kilomètres sont perturbés par la fatigue et la pluie. J'abandonne mon idée de gravir quelques petits cols des alentours et j'atteins Montréjeau, petite ville de 2800 habitants ou m'attend Véro. Bien évidemment, en hommage à ma Maman je monte au centre-ville en empruntant la terrible côte Est. Cette côte l'inquiétait beaucoup quand nous allions en vacances à Banyuls et c'est elle, bien évidemment qui conduisait la voiture.

Il est 17h environ quand je descends de mon vélo, sur le parking de l'école de Montréjeau. Mon petit voyage à vélo est terminé. Je remercie ici tous ceux qui m'ont aidé, encouragé, hébergé, nourri pendant ces deux semaines de vélo et j'ai aussi une pensée particulière pour toutes les personnes que j'ai eu la joie de rencontrer pendant ces journées magnifiques.

Merci à Véro, Jean Luc, Sylvie, Gérard, Roselyne, Marie, Pierre Louis...

Buros le 9 décembre 2023

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