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Textes et photos de Serge Capdessus

Après le Congrès National de l'UNSA à Pau.

23 Décembre 2009 , Rédigé par serge cap

Un congrès est toujours un moment important dans la vie d’une organisation. Ce congrès 2009 de l’UNSA ne fera pas mentir cette petite maxime de militant. Ce congrès sera pour moi, un véritable temps fort dans ma vie personnelle.

 

Le congrès s’est joyeusement étalé sur une petite semaine allant du lundi après midi au jeudi très tard dans la soirée. C’est à fois, un délai très long et très court.

 

Quand j’arrive seul avant mes camarades de la délégation Aquitaine, c’est normal je suis le régional de l’étape, je pénètre alors dans l’enceinte de ce que nous appelions autrefois la « Foire Expo ». Je sens aussitôt que je ne vais pas vivre une semaine banale de réunions fumeuses, de textes incompréhensibles et de vote bricolés. Ce sera même tout le contraire.

 

Dans ce hall ou je me souviens avoir vu, entre autres, François Mitterrand en meeting en 1977, l’UNSA occupe tout cet espace rénové et agrandi, c’est parfait.

 

Premier évènement de cette semaine, en ouverture, un colloque est organisé par les PA, en faveur de l’insertion des travailleurs handicapés. A la tribune 6 ou 7 intervenants prennent la parole avec plus ou moins d’intérêt ou d’à propos. Celui que je trouve le plus pertinent avec est sans conteste notre ami Claude Brunet devenu président des PEP 64. Son propos est réaliste, audible et surtout bien ancré dans la réalité de ce début de congrès qui n’a d’ailleurs pas encore commencé. Le temps passe trop vite, les deux heures prévues sont rapidement avalées et cette première page se tourne à mon sens un peu vite. C’est un peu dommage que l’UNSA, officiellement, n’en profite pas pour prendre aussitôt une initiative visible et mobilisatrice.

 

Et hop quelques verres plus tard, voici le lendemain avec l’ouverture officielle du congrès. Tout le faste de ces congrès modernes est là avec les écrans géants, mes amis des PA, Madame le Maire de Pau qui a succédé avec quelques turbulences à André Labarrère, la sono, les images projetées, la musique de corrida ou de bandas et même un dignitaire européen du syndicalisme, irlandais de surcroît qui ne se prive pas de nous lâcher au micro, quelques vacheries au sujet de la main de Thierry Henry…

1200 congressistes disent les textes officiels de l’UNSA, je ne sais pas si nous étions 1200 mais ce qui est certain c’est que l’ouverture du congrès avec l’intervention de Alain Olive son secrétaire Général a beaucoup plu au militant de base que je suis. Son rapport moral riche, structuré, orienté vers ce nouveau syndicalisme dit « syndicalisme réformiste» m’a semblé être d’une trempe tout à fait remarquable.

L’accueil que lui réserve la salle est chaleureux. Je devine aussitôt que le secrétariat national n’aura pas de souci quant aux résultats des votes et a la qualité des débats.

La discussion générale qui s’ensuit me plait encore plus. Ici, dans ce congrès de l’UNSA, pas de minorité puissante et organisée, pas d’opposition systématique, pas de contestation outrancière de chaque décision proposée mais un débat libre et ouvert. Tous les intervenants qui s‘inscrivent, montent à la tribune et parlent le temps qu’ils le veulent après accord du président de séance. Ils sont toujours applaudis, jamais sifflés. C’est un fonctionnement exemplaire qui révèle une vie interne apaisée. J’en reste presque étonné. J’assiste à un seul dérapage: C’est le trésorier national qui qualifie, à la tribune, par deux fois, le délégué de l’UR 75 de « Stalinien »… C’est peut-être vrai, mais cela faisait vraiment hors de propos et décalé.

Et c’est dans ce même débat que je découvre l’incroyable diversité de l’UNSA: Depuis les problèmes de la police, aux difficultés des transports en passant par les positions sur la laïcité, sans oublier les revendications des retraités, des fonctionnaires, des gens du spectacle, des civils de l’armée, de la médecine du travail, de la caisse d’Epargne, de Décathlon, de l’Education Nationale, de l’Inspection du Travail, de la SNCF, des Eaux et Forêts  etc etc…. et j’en oublie.

Cette grande diversité des interventions me donne l’image d’une organisation vivante plurielle, ancrée dans la société et pas du tout un simple agrégat de revendications corporatistes et déconnectées les unes des autres. Visiblement l’UNSA c’est bien autre chose que cela mais cette énorme machine sans beaucoup de moyens ne doit pas être évidente à diriger tous les jours.

En tous cas, certains à la tribune savent bien jouer avec le micro et transforment la salle du congrès en salle de spectacle mais c'est cela aussi un congrès, il faut de la bonne humeur et l'enthousiasme.

Mêmes impressions favorables lors des débats au sujet de la résolution finale. La tête de l’UNSA montre sa volonté de vraiment écouter toutes ses unités locales, tous ses syndicats, toutes ses fédérations. Tous les amendements déposés sont lus et relus et expliqués et retenus ou rejetés, soit en commission soit en séance plénière. L’observateur que j’étais a assisté à toutes ces longues discussions qui tournent quelque fois à la broderie fine mais au sein, de laquelle notre camarade Luc Berille fera preuve de toutes ses qualités de négociateur efficace solide et toujours à l’écoute de l’intervenant.

Le seul moment de ce congrès qui m’ait un peu déçu est sans conteste la table ronde du jeudi matin, au sujet de la défense de l’emploi et des salariés. Vaste sujet, vaste question. Le débat a tourné en rond avant que n’arrive, trop tard, Alain Rousset le président du Conseil Régional. Président du Conseil Régional que j’aurais aimé voir accueilli officiellement par le secrétaire général et l’ensemble du congrès.

 

La fin du congrès sera à l’image de tout le reste avec des votes unanimes, un discours de clôture de grande qualité, des remerciements mérités, des embrassades mesurées et une fête sympathique.

 

Pour terminer mon propos, j’adresse personnellement tous mes remerciements à la secrétaire générale du SE 33 et au secrétaire régional de l’UR Aquitaine de l’UNSA pour m’avoir permis de vivre de l’intérieur ce magnifique congrès de Pau.  

 

Serge Capdessus

Mercredi 2 décembre 2009.

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